Bolivie

La Bolivie de face et de profil

Pour évoquer la Bolivie, on a d’abord envie de parler des gens, de leur gentillesse extrême,  de leur tranquillité, du charme qui se dégage de l’atmosphère haute en couleurs : le vestimentaire, la musique, les marchés, les épices, les fleurs, les décorations rivalisent de couleurs et de pittoresque.

La Bolivie est sans doute le pays le plus précolombien d’Amérique du Sud avec 55 % d’amérindiens sans métissage. On ne recense pas moins de 40 groupes ethnolinguistiques différents dont, entre autres, les Quechuas, les Aymaras et le Guaranis. Le reste de la population ne compte que  15 % d’européens contre 55% en Argentine par exemple ou  52  % au Chili. Pour les voyageurs venant du Vieux Continent, la Bolivie offre vraiment le visage d’un monde nouveau.

Quand on pense à ce pays, c’est souvent l’image de l’Altiplano qui vient à l’esprit, cette immense plaine située plus ou moins à l’altitude du massif du Mont-Blanc  et dominée elle-même par les hauts sommets des Andes, la plus haute région habitée du monde après le Tibet.  L’extrême aridité, le climat violemment contrasté entre le jour et la nuit, la majesté, la notion d’infini, la sérénité, les couleurs des montagnes brunes avec des traînées oranges, violette, prennent possession de vous et vous bouleversent, vous émerveillent.

Et dans cet écrin incomparable, le lac Titicaca grand comme un tiers de la Belgique, bleu saphir, étincelant, les îles du Soleil …

On découvre les villes,  telles des oasis dans un désert d’altitude, comme :

-  Potosi au Sud-Ouest, dite la plus haute ville du monde à 4100 m avec l’ambiance de ses mines,  la pauvreté des travailleurs contrastant avec sa merveilleuse et riche architecture coloniale ; dans ce département se situe le gigantesque « salar » : Uyuni et son paysage lunaire, surhumainement beau ;

- Sucre,  au centre du pays, la capitale constitutionnelle, dite  La Blanche », j’aimerais dire aussi « La Douce » tant le clivage climatique est dur et ajoute encore au charme et à la douceur de vivre. Située à 2700 m, en venant de Potosi, vous « descendez » de 1400 mètres, vous vous immergez avec joie dans son ambiance universitaire et bon-enfant, ses marchés aux épices, ses merveilleuses églises,  ses parcs, ses groupes d’écoliers en tabliers blancs …

- Et enfin La Paz, 3700 mètres, qui semble « s’écrouler le long d’une vallée s’échappant de l’Altiplano ». La Paz qui m’a toujours donné la sensation de ne pas posséder de toile de fond : pas d’herbes,  peu de trottoirs, beaucoup de terre battue, la ville semble avoir été déposée là sans racine, sans fondation. La capitale administrative offre un spectacle hétéroclite, bousculé, indien et moderne, incroyablement vivant où l’on passe sans transition des marchés colorés où les femmes arborant fièrement leur chapeau melon font leurs emplettes, aux quartiers européens avec leurs immeubles modernes et élancés.

Mais la Bolivie c’est aussi et peut-être d’abord l’Amazonie. A l’ouest, ce sont les terres basses  d’abord couvertes de pâturages où paissent les bovins  et où l’on découvre d’extraordinaires vieux monastères et puis la jungle, la végétation croissant en cinq ou six  couches superposées, la chaleur moite et humide des régions tropicales.  Un tiers de son territoire appartient à la zone de l’Amazonie. La capitale de cette région Santa Cruz de la Sierra est la plus grande ville du pays, c’est encore un autre monde envoûtant aussi.

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